As part of a research programme, Zico House hosted TRACES (Encres Noires), a performance by Camille Brunel on Monday 16 August 2004 at 8pm
As part of a research programme, Zico House hosted TRACES (Encres Noires), a performance by Camille Brunel on Monday 16 August 2004 at 8pm
A trained actress, Nathalie Garraud created the Zieu company in 1998 in Paris, a space for experimentation where young contemporary authors, actors and architects meet, notably in the context of the Vues d’Ici festival – scenography of a place created at the École Spéciale d’Architecture (1999-2001). Between 2003 and 2005, she worked regularly in the Palestinian refugee camps in Lebanon, where she created Les Enfants d’Edward Bond. Since 2006, Nathalie Garraud has been leading cooperation and training projects in France and abroad, notably with the Zoukak collective in Beirut, student productions at Aix-Marseille University, Paul Valéry Montpellier III University and creation laboratories within the framework of the European project Cities on Stage (2012) or STAMBA in Iraq (2013).
Camille Brunel holds a diploma from the Académie Supérieure d’Enseignement Théâtral of the Centre Dramatique National de Limoges. She played for several years in the group Du Zieu dans les bleus directed by Nathalie Garraud. After TRACES (Encres Noires), she founded the Collectif Kahraba, then directed Arabiyetna inspired by her work with Lebanese and Palestinian children and performed more than 200 times in France, Lebanon and Syria. It was presented at the Biennale of Mediterranean Artists in Ancona (2013) and at the Institut du Monde Arabe in Paris (2014).
At the crossroads between body and words, TRACES (Encres Noires) is an experience that explores fracture and abandonment. For 17 minutes, Camille Brunel simultaneously performs a text by Nathalie Garraud and a choreography by Sylvie Drieu, with technical support from Sarah Leterrier, Bruno Brinas and Maxime Charden. This performance, strongly inspired by the black and white works of the Jordanian artist Rafik Majzoub, combines ink, shadow and movement in a quest for deliverance.
A performance organized by Zico House (Beirut).
C’est lundi soir que l’artiste française Camille Brunel a interprété, à Zico House, la performance intitulée Traces (encres noires), de Nathalie Garraud. Avec une économie de moyens impressionnante et pour une durée relativement courte (environ 15 minutes), Nathalie Garraud propose une réflexion pour le moins sombre sur l’abandon et l’emprisonnement progressif dans un système mortifère. De profil contre un mur blanc, dont la moitié est plongée dans l’ombre, une jeune femme, dont on pressent le profil autodestructeur par ses yeux hagards et surtout par sa tenue à la fois totalement obscène (une robe cousue de manière à laisser paraître le haut des fesses et une partie des seins enfermée dans un soutien-gorge noir) et, par là même, vraiment inquiétante. Surtout que le fil rouge est celui du discours et de la gestuelle d’une présentatrice, à la télévision, des prévisions météorologiques. Le combat contre la lumière et le noir Stéréotypes en rafale, attitude et sourire médiatisés jusqu’à ce que se détache, de la partie ombrée du mur, une ligne noire, qui parcourt l’espace éclairé jusqu’à se cogner contre l’angle du mur, deux mètres plus loin. Cette ligne, en quelque 15 minutes, finira par entraîner à sa suite la partie obscure qui recouvre le mur. Le combat contre la lumière et le noir réveille les peurs et les angoisses de la présentatrice, qui dit alors un texte (magnifique, écrit par l’artiste) où sont évoqués entre autres, selon les modes de la répétition et de l’accumulation de plus en plus rapide de phrases presque incohérentes, la chute (« Je tombe à la verticale ») et un être invisible (« Trace un trait à l’encre noire, que je m’enferme à l’intérieur »). Entre cohérence forcée et folie primale, entre attitudes lascives et cœur à vif, Traces (encres noires) de Nathalie Garraud, interprétée avec finesse et émotion par Camille Brunel, entre chorégraphie et monologue, doit beaucoup aux travaux en noir et blanc de l’artiste jordanien installé à Beyrouth-Rafik Majzoub. En effet, celui-ci, proche de la créatrice, lui a montré une série de toiles réalisées en 2001, dont les gestes et les attitudes déstructurées des corps et des visages, parfois dans des postures pour le moins sexuelles, se retrouvent en filigrane dans cette performance où la souffrance humaine est le fer aigu de la lance.”