In the framework of an artistic cooperation with the École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Espace SD varnished Beirut Utopie, a collective multiform exhibition on May 14th at 3pm.
Eleven students from the Barbara Leisgen workshop of the École Nationale Supérieure des Beaux-Arts offered a singular view of the Lebanese capital, through living installations, videos and photographs. Until 18 May, the public was invited to contemplate the performances of Mélina Vernant, Philip Vormwald, Nicolas Guillemin, Klaus Fruchtnis, Caroline Gutie, Mick Dietrich, Cyril Dietrich, Ines Meyer, Sebastien Loghman, Pierre Bort and Juliette Delaporte.
An exhibition organized by Espace SD with the partnership of ALBA, the French Embassy in Lebanon, ENSB-A Paris and Zico House.
EXPOSITION «Beyrouth Utopie» à l’Espace SD : onze perceptions artistiques d’une ville
L’Espace SD (immeuble S. Dagher, avenue Charles Hélou, Gemmayzé), présente, jusqu’au 22 mai, une exposition intitulée «Beyrouth Utopie». Il s’agit des œuvres (vidéo, photographie, installation et performance) de onze élèves de l’atelier Barbara Leisgen, de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, qui proposent chacun son regard sur la capitale libanaise. Ce projet collectif conçu à Paris et concrétisé à Beyrouth, à l’issue d’un séjour d’une semaine sur place, pose le concept de la place de l’art dans nos vies, dans le monde et dans nos villes. Il s’articule autour de la confrontation entre l’imaginaire fait d’a priori que l’on peut développer au sujet d’un lieu et sa perception sur place. Onze regards artistiques donc, qui n’ont rien de convenu, dont on retient surtout celui de Sébastien Loghman, qui cherche à travers une série de photos numériques de différents halls d’immeubles à exprimer la diversité de la société libanaise. Tandis que dans un autre registre, celui de la mémoire, du temps et de ses fluctuations, il présente Un endroit où se cacher, un travail qui s’approprie un vieux baril rouillé, symbole de la guerre, pour en faire le thème d’une «sculpture-vidéo ». En se penchant pour regarder dans le trou du tonneau, le spectateur voit d’abord l’image d’un garçon qui s’engloutit dans l’eau pour réfléchir, ensuite celle d’un jeune adulte. Évocation d’un mythe, celui du reflet de l’avenir dans l’eau du puits, cette œuvre montre le nouveau visage – plus mature ? – d’une ville, ou peut-être de ses citoyens, qui ont grandi à l’ombre de la guerre. Une interprétation parmi d’autres… Paillettes sur murs lézardés Mélina Vernant considère pour sa part que « l’effacement des traces laissées par les guerres et l’oubli sont les pires des châtiments qui puissent être infligés à une ville déchirée ». Partant de ce postulat et axant son intervention sur l’union « contre-nature » du glamour et de la désolation, elle a photographié des pans de murs lézardés qu’elle a ornés de paillettes. Une manière d’enjoliver les souvenirs douloureux ? Fantaisie absolue pour Caroline Gutle, qui présente une perception toute personnelle de Beyrouth, intitulée Christus. Suaires. Une ville en carton, où les hommes sont en papier et d’où le Christ s’est envolé laissant sur un suaire blanc suspendu au plafond sa silhouette tracée en plumes blanches et sur un autre suaire en voile bleu, symbolisant le ciel, le dessin de son corps en paillettes… Tirages photographiques et vidéos Parmi les nombreux tirages numériques et montages photographiques qui parsèment cette exposition, les portraits, signés Laurent Di Biase, réalisés à partir de négatifs retrouvés dans les poubelles, mettent l’accent sur le rôle du temps et du hasard dans toute approche aussi bien artistique que de découverte. Travail sur le portrait également pour Juliette Delaporte qui dresse, par projection de diapositives, un parallèle entre les visages de son univers familial et ceux de ses rencontres beyrouthines. Et, très intéressante, la vidéo d’Amandine Brenas qui, recoupant les propos de cheikh Bachir durant les « événements » avec ceux – d’une similitude troublante – d’un jeune Libanais d’aujourd’hui, dresse le désolant constat qui suit : nous répétons, en cercle vicieux, les impasses du passé. Bref, comme on peut le constater, cette exposition hétéroclite donne une idée de la vision, de la perception, entre idéalisation, désidéalisation et réalisme, que les étrangers peuvent avoir de notre ville. À découvrir.